Ma recherche plastique se déroule autour de trois grands axes :
° Le corps et la peau ainsi que le regard sous différentes expressions allant du figuratif au conceptuel en passant par le symbolique et la métaphore.
° La mythologie personnelle autour des origines belges et en particulier du pays minier de Charleroi. L'identité forte de celui-ci et son patois wallon ont laissé une forte empreinte sur mon psychisme et ma sensibilité. J y suis née tout comme mes parents.
° La fragilité à travers les sujets abordés et les matériaux emblématiques de cette mythologie.
Les pratiques essentielles sont, le dessin, les installations, la photographie, servant de point de départ à l'oeuvre et de trace lorsque celle-çi est éphémère. Le découpage et la broderie, le travail textile, sont exploités en pointillés.
Ces modes d'expression utilisent la plupart du temps des matériaux "pauvres" profondément ancrés dans cette histoire personnelle et qui lui donnent tout son sens tels que : le charbon (territoire géologique), le savon (blocs de savon de Marseille datant de la guerre 40-45, conservés et qui m'ont été donnés), le linge (la lessive faite à la cave dans un chaudron) ainsi que l' hostie (pain azyme) détournée de sa connotation religieuse.
Ces aspects de mon travail sont exploités en parallèle, ou se recoupent au sein d 'une même œuvre, mais ont été jusqu'ici d'une présence redondante. Existe ainsi, dans ma recherche, un fil conducteur.
Les installations sont en général une accumulation d'objets récupérés (ready-made), d'objets détournés ou créés et dont la cohabitation engendre un sens bien spécifique.
Les matériaux étant extrêmement fragiles sont protégés dans des contenants faisant partie intégrante de l'oeuvre tels que : vitrines diverses, globes de mariée, vitrines – cloches, boîtes de pétri, boules de plexiglas et présentoirs divers . Les hosties peintes, dessinées, pyrogravées, brodées et passées au noir de fumée....agressées par l'eau, la flamme et l'aiguille deviennent au cours de l'acte créateur davantage encore fragillisées, à la limite de la rupture voire de la disparition.
Moi-même, je me mets en danger au cours de cette périlleuse expérience dans ce risque de voir mon travail s'évanouir. C'est cette disparition possible qui donne le sel et l'excitation nécessaires à la création.
Des livres/objets réalisés parallèlement aux installations donnent une dimension supplémentaire à mon travail, m'inclinant à approfondir des expériences de lithographie, estampe, sérigraphie ainsi que divers métiers du livre : cartonnage, reliure etc...
Ces objets 'intimistes" et délicats ainsi présentés dans ces sortes de "reliquaires", rappellent l'esprit des "cabinets de curiosités" qui m'est cher.
Je reviens actuellement au dessin qui reste mon mode d'expression de prédilection.